Les 308 millions de livres de dividendes (368,7 millions d'euros) que vont se partager les actionnaires d'easyJet font des envieux. Les pilotes français de la compagnie britannique, aujourd'hui la plus rentable d'Europe, veulent eux aussi leur cadeau au pied du sapin.
Dans la matinée du lundi 25 novembre, ils ont organisé des débrayages de trois heures à l'appel du syndicat national des pilotes de lignes (SNPL). Sur les 110 pilotes français inscrits au tableau des vols d'easyJet lundi 25, le SNPL a pointé « plus de 80 % de grévistes ». La compagnie low cost emploie près de 2 300 navigants, dont environ 330 pilotes français.
« Nous ne demandons pas d'augmentations de salaires », explique Didier Bourguignon, porte-parole de la section easyJet du SNPL. « Nous souhaitons la mise en place d'un plan d'épargne entreprise ou d'un accord d'intéressement pour permettre de redistribuer une part des bénéfices », ajoute le délégué du SNPL, qui se dit un peu abasourdi par « le résultat exceptionnel » dégagé par la compagnie low cost à l'issue de l'exercice 2012-2013.
Ces revendications salariales ne sont qu'un élément du bras de fer qui oppose le syndicat des pilotes et la direction. « Depuis deux ans, nous réclamons des améliorations des conditions de travail », signale M. Bourguignon.
« NOUS METTONS LA PRESSION »
Le SNPL souhaite la mise en oeuvre « du temps partiel ou du temps alterné pour permettre aux pilotes d'améliorer leurs conditions de vie ». Ils auraient de plus en plus de mal à supporter les cadences exigées par easyJet. En matière de temps de travail, « chez easyJet, la seule butée, c'est la limite réglementaire. Celle fixée par le code de l'aviation civile », déplore M. Bourguignon.
En pratique, les pilotes de la compagnie britannique sont aux commandes 900 heures par an quand leurs collègues d'Air France ne dépassent pas 750 heures. Et s'ils travaillent plus, ils sont payés moins. « Environ 10 % à 15 % de moins qu'un pilote de moyen-courrier d'Air France », dénonce le SNPL.
Le syndicat veut croire que l'importance de « la mobilisation est un signal envoyé à la direction. Nous mettons la pression pour aboutir ». Le SNPL prévient que cette grève ne sera pas la seule. « Nous serons amenés à en faire d'autres. A durcir le mouvement à l'approche des fêtes de fin d'année », menace M. Bourguignon.
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